Voilà un préjugé de plus, vécu comme un coup de poignard dans votre dos
" C'est dans la tête" est souvent une fin de non recevoir aussi bien de la part de la famille que des soignants, désemparés devant cette maladie. Faute de savoir , c'est la faute du patient qui n'a qu'à chercher dans sa tête! Cette phrase vous intime de vous occuper de votre mental, ou de votre émotionnel et par effet magique votre peau ira mieux. Que de confusions là encore !
Stress = une poussée d'eczéma.
Attention ...le lien est juste, mais ce n'est pas pour autant que l'origine de l'eczéma soit psychosomatique
L'origine de l'eczéma n'est pas dans la tête
Le stress est un facteur déclenchant
Le lien entre un événement de la vie de tous les jours et la poussée d'eczéma est le plus lisible, c'est à dire celui qui est le plus facile à faire. Faire un lien entre une poussée et le changement de produit douche, faire un lien entre une poussée et les antibiotiques d'il y a trois mois, faire un lien entre une poussée et un mal de ventre est moins facile.
Faire le lien entre le fait d'être grondé et de se mettre à gratter est immédiat.
Que s'est il passé ? Reprenons à la base, l'histoire d'un bébé né avec une peau anormale qui favorise l'eczéma. La maladie inquiète la maman, elle entend des discours différents :
normal de s'y perdre,
normal d'arrêter, et la situation s'aggrave.
L'état de la peau angoisse la maman, et le bébé capte l'angoisse de la maman. Voilà un nouveau cercle vicieux, qui s'inscrit d'autant plus que la maman peut avoir elle aussi ses fragilités.
la maman va chez les médecins, les pharmaciens
L'enfant grandit dans un sentiment d'insécurité, d'abord au sein de sa famille, puis à l'école où il va entendre et sentir la curiosité quand ce n'est pas le dégoût et le rejet.
L'enfant devient adolescent
Le stress devient un facteur déclencheur de plus en plus évident. Normal ! Puisqu'on vous dit que c'est dans la tête ! Le patient est piégé.
Arrive l'âge de la pudeur, où normalement l'adolescent est le seul à décider qui regarde son corps ou non. Le passage de la pudeur est le stade de la séparation symbolique des corps. Que se passe-t-il si les parents lui courent après tous les jours pour appliquer les soins locaux ? Cette séparation ne s'opère pas correctement. La non séparation symbolique induit une grand confusion source de culpabilité, de honte, souvent inconscientes, responsables de ce mal être intérieur. Il n'a pas confiance en lui, sa sécurité reste dépendante de sa mère ou de ses parents.
Toutes les études le montrent :
l’état d’angoisse de la maman disparaît dès lors qu’elle aussi est rassurée et que les soignants répondent à ses questions.
Ce n’est pas psychosomatique et ce n’est pas de sa faute…
Traiter, expliquer, rassurer, suivre, sécuriser, surveiller, apprendre, tout ce que l'éducation thérapeutique amène de pédagogie pour aider ses familles le plus tôt possible et autonomiser l'enfant le pus vite possible : voilà le chemin possible et efficace. Pour cela les industriels devraient prendre en compte les petites mains des enfants, leurs goûts pour les couleurs et les formes des tubes ou des flacons.